• Cesare Lombroso..

    Face à un corps sans vie et parfois en absence d’indices probants, les enquêteurs ont rapidement compris qu’ils avaient tout intérêt à collaborer avec les médecins.


    Cette branche particulière, appelée médecine légale, fait de l’expertise d’un cadavre une phase capitale de l’enquête judiciaire. Mais l’autopsie du corps de la victime n’est pas l’unique champ d’investigation de cette science. A la fin du 19è siècle, on essaie de comprendre de façon scientifique ce qui pousse l’homme à commettre l’irréparable. Parmi les théoriciens de l’époque, un connaît un succès considérable avec un livre. L’homme criminel publié en 1876.


    Son auteur, un professeur de médecine légale à Turin, Cesare Lombroso, influencé par les théories de Darwin, y  explique qu’il existe un criminel-né qui serait plus ou moins reconnaissable selon des caractéristiques physiques suivantes: les criminels-nés, les criminels-fous, les criminels d’occasion, les criminels d’habitude et les criminels passionnels. Avec cette théorie, qui explique aussi que le criminel est avant tout un être malade, Lombroso devient le porte drapeau de l’école positiviste italienne, mais aussi un homme célèbre dans le monde entier. Dans son livre la bête humaine paru en 1889, Emile Zola adhère aux thèses du médecin italien. Il y présente un Etienne Lantier victime de dégénérescence.

    Le personnage du livre hérite des tares de ses ancêtres un atavisme lié notamment à l’alcoolisme. C’est ce  » patrimoine génétique » qui va le conduire au crime.  » L’hérédité a ses lois, comme la pesanteur » a d’ailleurs dit l’auteur de J’accuse comme pour mieux montrer son appartenance à l’école positiviste.

     

    En France, ces thèses fatalistes sont férocement combattues par certains scientifiques. Parmi eux, Alexandre Lacassagne et Gabriel de Tarde. Si le dernier, un brillant juriste né en 1843, explique que ce sont les influences sociales qui poussent un homme vers le crime, l’influence du premier est encore plus grande. Médecin de formation, Alexandre Lacassagne ( 1843-1924) fonde à la fin du 19è siècle, la célèbre Ecole de médecine légale de Lyon.



    S’appuyant sur les techniques scientifiques connues pour résoudre certaines affaires, le médecin fondateur avec Gabriel de Tarde des archives d’anthropologie criminelle ( dont certaines thèses sont toujours valables aujourd’hui), connait la consécration en 1889 lorsqu’il identifie le cadavre décomposé de l’huissier Gouffé dans une malle près de Lyon. Grâce à son travail d’identification notamment sur les jambes et les mâchoires de la victime, les assassins sont arrêtés. Aujourd’hui encore, Lyon, demeure un des hauts lieux de la criminologie clinique française. Olivier Goudeau

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