Premier et seul grand philosophe empiriste français, Etienne de Condillac influença considérablement la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. Discret, il consacra la majeure partie de sa vie à son oeuvre.

Il entreprit des études de théologie et fréquenta lors de ses voyages à Paris les philosophes des Lumières, Diderot, Fontenelle et d'Alembert.

Il noua avec Jean-Jacques Rousseau une amitié intellectuelle durable. Ce dernier lui aurait  confié le manuscrit de ses " Dialogues"! En 1758, et durant près de dix ans, il fut le précepteur du fils de l'infant de Parme, petit fils de Louis XV.

Il écrivit pour son élève un Cours d'études", contenant une Grammaire et un Art de penser, qui marquèrent la formation de la linguistique moderne.

Disposant de rentes confortables, il put se consacrer tout entier à son oeuvre. Son Essai sur l'origine des connaissances humaines" lui apporta la célébrité.

Il prolongeait dans cet ouvrage la pensée du philosophe anglais Locke, tout en s'en distinguant, et exposait deux thèses fortes: les facultés de l'homme ne sont pas innés mais engendrées successivement; le développement des connaissances va de pair avec celui du langage. Le Langage, selon Condillac, jouerait un rôle essentiel dans la formation des idées et de la réflexion. Cette analyse était parfaitement novatrice!

Si Condillac se revendiquait être le disciple français de Locke, auquel il emprunta les thèses empiristes, il s'en éloigna progressivement, notamment dans son fameux Traité des Sensations paru vers 1754. C'est à la suite de cet ouvrage que l'on donna le nom de " sensualisme" à la doctrine de Condillac.

Selon cette théorie, la sensation est à l'origine de toutes nos connaissances. Le philosophe s'attacha à démontrer dans son " Traité des Sensations" comment les fonctions de l'esprit et la certitude de l'existence du monde extérieur peuvent être déduites des seules sensations. Condillac fut relativement éclipsé par les philosophes idéalistes qui lui succédèrent, en particulier Kant et Hegel.

S'il eut un certain nombre de détracteurs au XIXe siècle, parmi lesquels Maine de Biran, il fut cependant maintes fois réédité, enseigné et célébré en son temps et reste l'un des plus grands philosophes français de son époque. 

Ecosse, 1736-1819.
" J'ai donné pour les moteurs de chariots les descriptions que je pouvais, en fonction du temps et de l'espace que je pouvais m'autoriser; mais c'est très imparfait et ne peut servir qu'à empêcher d'autres gens de déposer des brevets similaires."

L'attribution à James Watt de nombre d'inventions est sujette à caution: il avait pour habitude de s'approprier les idées dont il entendait parler, avant que quiconque puisse y travailler. Attirer très tôt par la mécanique, le jeune James s'exerça à la fabrication d'instruments mathématiques, puis travailla pour l'université de Glasgow ou il fut chargé de l'entretien et de la réparation d'appareils scientifiques.

Un jour, on lui donna à réparer le moteur d'un appareil de Thomas de Thomas Newcomen, inventeur de la toute première machine à vapeur en 1705. Constatant son faible rendement, sa lenteur et sa consommation gourmande en charbon, il réfléchit à des possibilités d'amélioration. Il eut alors l'idée d'y ajouter une chambre séparée, destinée à la condensation de la vapeur, pour produire d'avantage d'énergie.

Poursuivant ses recherches, il mit au point un système nouveau, doté d'un piston, d'un volant et d'un régulateur, afin d'optimiser les performances de la machine. Pour mesurer la puissance de son dispositif, il introduisit une nouvelle unité de mesure, le cheval-vapeur, qui se référait à la force déjà connue du cheval.

Par la suite, James Watt s'associa avec Mathew  Boulton, un riche industriel propriétaire d'une manufacture, qui l'aida à produire ses machines en grand nombre et à les exploiter à l'échelle industrielle. Plus rapide et plus robuste, l'invention de James Watt était donc plus rentable.

Cependant, ce dernier fut accusé d'avoir freiné le développement de la machine à vapeur à haute pression, jusqu'à l'expiration de ses brevets en 1800, afin que ses rivaux, notamment Jonathan Hornblower, ne le surpassent pas.

Sa machine à vapeur, qui dégageait une énergie considérable, rencontra un énorme succès dans le monde, et particulièrement en Grande-Bretagne! Gagnant tous les secteurs de l'industrie, elle permit d'impulser la révolution industrielle.

Allemagne , 1759-1805.

Si la France métamorphosa la politique en 1789, c'est véritablement l'Allemagne qui révolutionna la philosophie et la littérature. Freidrich Von Schiller, par ses nombreux écrits, fut l'une des plus grandes figures littéraires allemandes, influençant aussi bien ses contemporains que ses successeurs.

Son enfance et son adolescence ne lui laissaient pourtant pas présager une carrière littéraire aussi brillante: il ne dut son succès qu'à sa ténacité! Placé à l'Académie militaire, il suivit patiemment des cours de médecine, tout en lisant les oeuvres de ses idoles! Shakespeare, Voltaire, Rousseau...

Nommé chirurgien d'un régiment à Stuttgart, il écrivit en parallèle quelques quelques poèmes et sa première pièce de théâtre, en cachette. Il parvint à la faire jouer à Mannheim: Les Brigands remportèrent un immense succès, comblant ainsi de joie son jeune auteur. Comme on lui interdisait de publier ses oeuvres sans permission, Schiller s'enfuit de Stuttgart afin de s'adonner librement à l'écriture.

Ses pièces suivantes furent reçues favorablement, mais ne connurent pas le même engouement que son premier drame. Schiller brillait dans des domaines variés, la poésie, les essais, les ouvrages historiques, quelques romans et traductions, mais ce sont vraiment ses drames qui le firent connaître; ils sont d'ailleurs encore étudiés aujourd'hui.

Parmi les plus connus figurent la trilogie de Wallenstein ou encore la célèbre pièce Guillaume Tell, qui glorifie la nation Suisse et son héros, symbole de l'amour et de la patrie. Schiller fut également l'un des chefs de file du mouvement baptisé sturn und Drang ( Tempête et passion, en français, le nom de ce mouvement et presque intraduisible), démarche littéraire préromantique visant à rénover les lettres et la société en s'affranchissant des anciennes règles.

Alors qu'il se battait depuis l'âge de trente ans contre une maladie pulmonaire, il y succomba finalement en 1805, laissant derrière lui un grand nombre d'oeuvres inachevées. Freidrich Von Schiller fut un grand dramaturge.

En 1792, la Convention lui rendit hommage en le proclamant " citoyen français, comme un ami de la liberté et de la fraternité universelle".

Seigneur des grandes eaux,

 yu le Grand vient de cette Chine mystérieuse et mythique du troisième millénaire avant notre ère. Sa naissance et typiquement celle des personnages héroïques dont la venue au monde ne peut ressembler à celle des mortels ordinaires.

 Sa mère se retrouve enceinte après avoir bu de l'essence de Lune dans L'Eau d'une Source qui coulait tout en bas de la Montagne du Noeud de Pierre. Dès sa naissance, Yu est l'homme parfait: sa voix est l'étalon de tous les sons, son corps celui de toutes les mesures, son poids la référence de tous les poids, Il possède toutes les vertus, toutes les qualités, dont celle d'aimer le travail, et ce n'est pas la moindre. 

Il devient premier ministre du roi Shun avant de remplacer son maître. Yu commence sa carrière de grand ordonnateur du monde en canalisant les eaux du déluge qui inondaient la terre. 

Il lui faut pour cela négocier avec le dieu du fleuve Jaune, et lui donner en gage de leur accord la moitié de son corps. A partir de ce moment , Yu devient hémiplégique et boiteux. Mais il peut diriger le cours du fleuve vers la mer, drainer les terres, nettoyer les rivières. 

Il perce les montagnes et réunit les neuf provinces de Chine les unes aux autres. Cette tâche énorme lui prend treize ans, pendant lesquels il ne s'accorde aucun repos. Architecte d'un nouveau monde, il aménage les voies d'eau et invente les premiers systèmes d'irrigation.

 Pour le remercier, le roi Shun lui confie le royaume, puis se retire devant celui dont il reconnaît l'extraordinaire mérite. Devenu roi, Yu parcours son royaume, sautillant et dansant à cause de son infirmité. ( Le " Pas de Yu" sera rituellement pratiqué par les prêres taoïstes pour leurs cérémonies sacrées et magiques.) 

Boitillant et sautant, Yu mesure et ordonne le monde civilisé. Il l'établit solidement sur cinq montagnes sacrées, qui représentent les quatre orients et le centre qui est son propre royaume. 

Il établit l'ordre féodal, répartit les peuples et les tributs afin que partout règnent la paix et la prospérité. Ayant mesuré l'espace habité, Yu en trace une carte reproduite sur neuf chaudrons de bronze, talismans dynastiques que les souverains historiques chinois ont vraiment tenté de retrouver.

 La " carte de Yu" fera tout au long de l'histoire de la Chine l'objet de spéculations et de rêves. Yu sera le fondateur de la confrérie des forgerons, il leur confiera le savoir des arts magiques et le secret des premières puissances. 

On lui attribue la rédaction du Chan-Hai-King ( le " Livre des monts et des mers".) Le fondateur d'un monde qu'il délivre, fondateur d'un monde nouveau, ordonné, qu'il instaure pour le bonheur de l'humanité.

Psychiatre et Psychanalyste Britannique d'origine Hongroise ( Budapeste 1896-Londres 1970). Auteur de théories sur les relations médecin-malade-maladie,

Michael Balint est le créateur d'une méthode consistant à réunir régulièrement des médecins sous la conduite d'un psychanalyste pour qu'ils analysent leur comportement vis-à-vis de leurs patients ( groupe Balint).

Ses observations à la Tavistock Clinic de Londres ( dont il fut le fondateur) et l'influence de son analyste Sandor Ferenczi l'amenèrent à insister sur l'importance des relations mère-enfant les plus précoces. Il a également élaboré la notion de maladie de base,

ou " défaut fondamental", liée à l'histoire psychologique et biologique de l'individu, les " maladies organiques" n'en représentant que l'exacerbation.

Médecin et physiologiste canadien ( Alliston, Ontario, 1891- Musgrave Harbor, Terre-Neuve, 1941).
Frederick Grant Banting participa à la découverte de l'Insuline, isolée à partir des îlots de Langerhans du pancréas.
Ses travaux lui valurent en 1923 le prix Nobel de Médecine, qu'il reçut avec john James Richard Macleod.