• Jean de la Fontaine.

    Le Phaéton d’une voiture à foin
    Vit son char embourbé.
    Le pauvre homme était loin de tout humain secours:
    C’était à la campagne,
    Près d’un certain canton de la Basse-Bretagne,
    Appelé Quimper-Corentin.
    On sait assez que le destin
    Adresse là les gens quand il veut qu’on enrage.
    Dieu nous préserve du voyage!
    Pour venir au charretier embourbé dans ces lieux,
    Le voilà qui déteste et jure de son mieux,
    Pestant, en sa fureur extrême,
    Tantôt contre les trous, puis contre ses chevaux.
    Contre son char, contre lui-même.
    Il invoque à la fin le dieu dont les travaux
    Sont si célèbres dans le monse:
    Hercule, lui dit-il, aide moi; si ton dos
    A porté la machine ronde,
    Ton bras peut me tirer d’ici.
    Sa prière étant faite, il entend dans la nue
    Une voix qui lui parle ainsi:
    Hercule veut qu’on se remue,
    Puis il aide les gens. Regarde d’ou provient
    L’achoppement qui te retient;
    Ote d’autour de chaque roue
    Ce malheureux mortier, cette maudite boue
    Qui jusqu’à l’essieu les enduit;
    Prends ton pic, et me romps ce caillou qui te nuit;
    Comble-moi cette ornière. As-tu fait? Oui dit l’homme.
    Or bien je vas t’aider, dit la voix; prends ton fouet.
    Je l’ai pris… Qu’est ceci? Mon char marche à souhait!
    Hercule en soit loué! Lors la voix: Tu vois comme
    tes chevaux aisément se sont tirés de là.
    Aide toi ,le ciel t’aidera.

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