• Le Jardinier de sainte-Hélène.

    Les dernières années de la vie de Napoléon ont fait couler beaucoup d’encre.  » Ma vie est un roman », s’exclama l’Empereur avant de mourir à Sainte-Hélène. Rares sont les existences ayant donné lieu à autant de controverses.


    Même l’intrigue finale y est: celle qui a permis à de nombreux historiens d’avancer que Bonaparte était mort empoisonné, victime de quelque breuvage ayant miné son organisme robuste peu à peu et provoqué les terribles douleurs d’estomac qui l’emportèrent.  » Vous m’avez assassiné à petit feu, avec préméditation… » déclara t-il vers la fin. Cependant, il devait reconnaître quelques jours plus tard que la tumeur du pylore était héréditaire dans sa famille et qu’il n’avait probablement légué que cet héritage misérable à son malheureux fils.



    Les dernières années de l’Empereur furent tristes et mélancoliques. Malgré tout, lorsqu’il était lucide, il avait encore la force d’imaginer une fuite romanesque en Amérique et se remettait dans la peau de l’aventurier de sa jeunesse. Il lisait énormément, il lui fallait une heur à peine pour saisir l’essentiel d’un ouvrage et consacrait le plus clair de son temps au jardinage. L’échec en avait fait un philosophe et un  observateur des « suprêmes raisons de la nature ». Bien que ses geôliers y fussent opposés, il créa un jardin dans les rocailles de Saint-Hélène.


    Une fois encore, il donna la preuve de son génie de l’improvisation. Il construisit un mur pour protéger les plantes des vents salés venant de l’océan, creusa plusieurs citernes pour  recueillir l’eau de pluie et conçut plates-bandes et parterres. Il planta  vingt quatre arbres fruitiers importés du Cap, ainsi qu’un  chêne vert devant sa fenêtre.


    Il mit sept mois ( plus qu’il n’en fallait pour lever une armée ou mener à bien une campagne) à aménager ce jardin. Le résultat était si parfait que la fille du gouverneur de l’île venait l’admirer en cachette. Peu avant sa mort, Napoléon cueillit les dernières fleurs de son jardin. 



    Il songeait avec nostalgie aux paysages lumineux de sa Corse natale et se souvenait sans doute d’une certaine Giacominetta, son premier amour à l’époque ou il était encore un simple collègien, effarouché et un peu ridicule, qui portait des bas tombants. Comme il avait offert une fleur à Giacominetta, ses camarades, railleurs, lui avaient chanté un rondeau qui avait mis le futur Empereur hors de lui: Napollione di mezza calcette
    fa l’amor à giacominetta.
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    « Joyeuse ou, l'épée de Charlemagne.Quelques dates. »
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