•  Assis sur un rocher, l’homme regarde les vagues, de temps en temps, il jette un petit caillou qu’il ramasse juste à ses pieds.

    Une mouette rieuse, semble lui dire que son geste est bien futile.  De nouveau la mer ramène le petit caillou, presque à sa place.

    L’homme la regarde et il secoue ses doigts vers elle. Mais, la mouette n’a que faire de l’homme, elle pense à son ventre il est temps pour elle de manger.

    Elle se pose sur un gros rocher, ses ailes se recourbent contre son ventre, elle sautille, volette, crie beaucoup, puis plante enfin son long bec dans une proie ( un petit crabe) et de nouveau le ballet  recommence.

    L’homme regarde l’animal et il semble être heureux d’être là en ce moment pour voir juste cet oiseau se goinfré de petites étrilles, de petits crabes, de vers de sable, de moules et d’huitres sur les rochers.

    Gavée elle cherche le vent et enfin reprend son vole puis gracile elle crie de nouveau. L’homme la salut, puis il reprend sa contemplation.

    Soudain de sa grosse boite, il sort un chevalet, une toile blanche et des petits crayons, à gestes précis, il fait revivre la scène qui vient de se déroulé devant ses yeux.

    Ses doigts s’affolent, mais les gestes sont précis, quelques personnes s’attardent auprès de lui, mais, cela ne le dérange pas.

    Il est dans son  propre monde et sous les yeux ébahis des badauds , une scène de vie vient de se dévoilée, magnifique mer houleuse, rochers battus par des vaguelettes mousseuses, d’une blanche écume, mouette à son repas, puis son envol aider par le vent.

    Tout cela l’homme le réunis dans son tableau, un enfant s’approche et rouge comme une pivoine, demande:
     » Monsieur, elle est ou la mouette? »
    _Ah petit! Il fallait venir il y a deux heures de ça et tu aurais vue la mouette crieuse,rieuse, jouée avec le vent; puis, prendre son repas et dès qu’elle a eut finit, elle a chercher le souffle du vent, pour qu’il l’aide à s’envoler, car elle avait trop mangé.
    _Oh! Vous avez-vu tous ça Monsieur?
    _ Oui petit et plus encore.
    _ Qu’allez-vous faire de ce tableau Monsieur?
    Oh! Je vais le vendre bientôt, quand j’aurais le temps…



    Il aura fallut six années au petit garçon pour acheter la toile de l’homme à la mouette rieuse; car sur le tableau, en arrière plan, il y avait un autre homme assis sur un rocher qui regardait fasciné le lent mouvement de la mer;

    et les vagues qui venaient presque lui léchait les pieds, et, cet homme, c’était le grand-père du petit garçon.Le peintre le reconnut et c’est avec plaisir qu’il lui céda le tableau de l’homme assis sur un rocher.

    Le monde n’est pas aussi grand qu’on a tendance à le croire…

    L’homme assis sur un rocher.

    Il suffit d’y croire et tout peut arriver, il suffit d’y croire; et vous! y croyez-vous?
    Y-L
    ( photo de josé).

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  • C’était , dans la nuit brune, Sur le clocher jauni,
    La lune, Comme un point sur un î.
    Lune, quel esprit sombre promène au bout d’un fil,
    Dans l’ombre, Ta face et ton profil?
    es-tu l’oeil du ciel borgne?
    Quel chérubin cafard Nous lorgne
    Sous ton masque blafard?
    N’es-tu rien qu’une boule?
    Qu’un grand faucheux bien gras
    Qui roule Sans pattes et sans bras?
    Es-tu, je t’en soupçonne,
    Le vieux cadran de fer
    Qui sonne
    L’heure aux damnés d’enfer?
    Sur ton front qui voyage,

    Ce soir ont-ils compté

    Quel âge A leur éternité?
    Est-ce un ver qui te ronge
    Quand ton disque noirci
    S’allonge
    En croissant rétréci?
    Qui t’avait éborgnée
    L’autre nuit?
    T’étais-tu Cognée
    A quelque arbre pointu?
    Car tu vins, pâle et morne,
    Coller sur mes carreaux
    Ta corne,
    A travers les barreaux,
    Va, lune moribonde,
    Le beau corps de Phoebé La blonde

    Dans la mer est tombé.
    Tu n’en es que la face,
    Et déjà, tout ridé, s’efface
    Ton front dépossédé.
    Rends-nous la chasseresse,

    Blanche, au sein virginal,
    Qui presse Quelque cerf matinal!
    Oh! sous le vert platane
    Sous les frais coudriers, Diane,
    Et ses grands lévriers!
    Le chevreau noir qui doute,
    Pendu sur un rocher,

    L’écoute, L’écoute s’approcher.
    Et, suivant leur curées,
    Par les vaux, par les blés,Les prées,
    Ses chiens s’en sont allés.
    Oh! le soir, dans la brise,
    Phoebé, soeur d’Apollo,
    Surprise A l’ombre, un pied dans l’eau!
    Phoebé qui, la nuit close,
    Aux lèvres d’un berger se pose,
    Comme un oiseau léger.
    Lune, en notre mémoire,
    De tes belles amours
    L’histoire T’embellira toujours.
    Et toujours rajeunie,
    Tu sera du passant Bénie,
    Pleine lune ou croissant.
    T’aimera le vieux pâtre,
    Seul, tandis qu’à ton front
    D’albâtre Ses dogues aboieront.
    T’aimera le pilote
    Dans son grand bâtiment,
    Qui flotte, Sous le clair firmament!
    Et la fillette preste
    Qui passe le buisson,
    Pied leste En chantant sa chanson.
    Comme un ours à la chaîne,
    Toujours sous tes yeux bleus
    Se traîne L’Océan monstrueux.
    Et qu’il vente ou qu’il neige,
    Moi-même, chaque soir,
    Que fais-je, Venant ici m’asseoir?
    Je viens voir à la brune,
    Sur le clocher jauni,
    La lune Comme un point sur un i.
    Peut-être quand déchante
    Quelque pauvre mari, Méchante,
    De loin tu lui souris.
    Dans sa douleur amère,
    Quand au gendre béni
    La mère Livre la clef du nid,
    Le pied dans sa pantoufle,
    Voila l’époux tout prêt
    Qui souffle Le bougeoir indiscret.
    Au pudique hyménée
    La vierge qui se croit Menée,
    Grelotte en son lit froid,
    Mais monsieur tout en flamme
    Commence à rudoyer Madame,
    Qui commence à crier.
    Ouf! dit-il, je travaille,
    Ma bonne, et ne fais rien Qui vaille;
    tu ne te tiens pas bien.
    Et vite il se dépêche.
    Mais quel démon caché
    L’empêche De commettre un péché?
    Ah! dit-il, prenons garde.
    Quel témoin curieux
    Regarde Avec ses deux grands yeux?
    Et c’est, dans la nuit brune,
    Sur son clocher jauni,
    La lune Comme un point sur un i.
    A.de Musset

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  • Tes frêles épaules rougiront sous les fouets,
    Rougiront sous les fouets, brûleront dans le gel.
    Tes mains d’enfants soulèveront des fers,

    Soulèveront des fers et tresseront des cordes.
    Tes tendres pieds iront nus sur du verre,
    iront nus sur du verre dans le sable sanglant.

    Et moi je brûlerai pour toi comme un cierge noir,
    comme un cierge noir,
    et il me sera défendu de prier.
    Mandelstam. 
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