• Toi et moi
    Avons tant d'amour
    Qu'il brûle
    Comme un feu.

    Nous y cuirons deux pains de glaise
    Le premier à ton image ,
    Le second à la mienne.
    Puis nous les prendrons tous les deux

    Et nous les réduirons en miettes.
    Avec de l'eau, nous les mêlerons de nouveau,
    Pour en faire une image de toi,
    une image de moi.

    Je suis  dans ton argile,
    Tu es dans mon argile.
    Dans la vie, nous partageons le même édredon.
    Dans la mort, nous partagerons le même lit.
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  • Juliette Drouet ( 1806-1883), lettre à V. Hugo.


    Je fais tout ce que je peux pour
    que mon amour ne te dérange pas.
    Je te regarde à la dérobée.
    Je te souris quand tu ne me vois pas.
    Je mets mon regard et
    mon âme partout ou je voudrais
    mettre mes baisers:
    dans tes cheveux,
    sur ton front,
    sur tes yeux,
    sur tes lèvres,
    partout ou les caresses
    ont un libre accès.
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  • Poète autrichien.
    J'étais assis sur une pierre,
    une jambe posée sur l'autre,
    et le coude appuyé dessus,
    tenant dans le creux de la main
    mon menton et l'une de mes joues.


    Je m'appliquais à bien penser
    comment il faut vivre en ce monde,
    sans pouvoir donner nul moyen
    de trouver ces trois choses-ci,
    sans que l'une fût compromise.

    Les deux premières sont l'honneur et la fortune,
    qui bien souvent  s'entrenuisent.
    La troisième est la grâce divine,
    qui vaut bien plus que les deux autres.

    Bien les aurais tenues en un seul coffre.
    Mais, hélas, il ne se peut faire
    que fortune et terrestre honneur,
    et grâce divine par surcroît,

    entrent à la fois dans un seul coeur.
    Sentiers, chemins leur sont ôtés,
    Félonie est en embuscade
    et Violence tient la grande-route.
    Justice et Paix durement sont navrées,

    point n'auront les trois sûre escorte,
    que ces deux là premiers guérissent.
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  • Mes cheveux tombent, je n'ai pas de pain
    Ma plume s'use.
    Mon frère le pêcheur est mort dans cette détresse,
    D'autres hommes vivent ainsi.

    Comme un filet, je jette
    Mes nerfs pour enfin saisir
    Une nourriture et un rêve
    Léger, dans cette eau pesante.

    Et je pense: il doit être déchiré
    Mon beau filet.
    Je le suspends et je le ravaude,
    et voici que je vois

    Que mon filet tendu, raidi par le gel
    Est le ciel même qui brille
    Et que ces mailles glacées
    Scintillantes, sont des étoiles.
    ( 1905-1937).
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  • Poète Allemand ( 1920-1970).

    Tu vis à côté de moi, pareille à moi:
    Pierre Dans la joue affaissée de la nuit.

    ô cette pente, mon aimée, ces éboulis,
    ou nous roulons sans faire de pauses,
    nous les pierres, de filet d'eau en filet d'eau.
    Plus rondes à chaque fois.
    Plus semblables. Plus étrangères.

    ô cet oeil ivre qui erre ici tout autour comme nous,
    et parfois, étonné,
    nous voit confondus.
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  • Henri Chantavoine: 1850-1918.

    Henri Chantavoine.



    Petite Seine.

    L'humble rivière de chez nous,
    Ne mène pas un grand tapage,
    Avec un bruit paisible et doux
    elle fait le tour du village.

    Des saules et des 
    peu-pliés 
    Qui sont à peu près du même âge,
    Comme des voisins 
    fa milliers
    Bruissent le long du rivage;
     
    Et le chuchotement des eaux ,
     Accompagne la voix légère
    De la fauvette des roseaux.
    Qui fait son nid sur la rivière.

    Ainsi coule de son air doux
    Sans aventure et sans tapage,
    En faisant le tour du village,
     L'humble rivière de chez nous.
     
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  • La Vision du grand canal des deux mers.
    Les trésors scintillants
    de l'Inde et de la Chine
    passent,
    voilées par la vapeur de la machine:
     
    C'est le nacre, l'ivoire,
    et la soie et le thé,
    le thé nectar suave
    et chaste volupté;

    Nacre, ivoire fouillés
    en forêts de la lune,
    Saules, pêchers en fleur
    sur faille bleue et brune.
    Charles Cros.
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