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osebo-moaka le
21 Octobre 2015 à 12:13
Toi et moi
Avons tant d'amour
Qu'il brûle
Comme un feu.
Nous y cuirons deux pains de glaise
Le premier à ton image ,
Le second à la mienne.
Puis nous les prendrons tous les deux
Et nous les réduirons en miettes.
Avec de l'eau, nous les mêlerons de nouveau,
Pour en faire une image de toi,
une image de moi.
Je suis dans ton argile,
Tu es dans mon argile.
Dans la vie, nous partageons le même édredon.
Dans la mort, nous partagerons le même lit.
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osebo-moaka le
21 Octobre 2015 à 12:19
Juliette Drouet ( 1806-1883), lettre à V. Hugo.
Je fais tout ce que je peux pour
que mon amour ne te dérange pas.
Je te regarde à la dérobée.
Je te souris quand tu ne me vois pas.
Je mets mon regard et
mon âme partout ou je voudrais
mettre mes baisers:
dans tes cheveux,
sur ton front,
sur tes yeux,
sur tes lèvres,
partout ou les caresses
ont un libre accès.
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osebo-moaka le
28 Octobre 2015 à 12:15
Poète autrichien.
J'étais assis sur une pierre,
une jambe posée sur l'autre,
et le coude appuyé dessus, tenant dans le creux de la main
mon menton et l'une de mes joues.
Je m'appliquais à bien penser
comment il faut vivre en ce monde,
sans pouvoir donner nul moyen
de trouver ces trois choses-ci,
sans que l'une fût compromise.
Les deux premières sont l'honneur et la fortune,
qui bien souvent s'entrenuisent.
La troisième est la grâce divine,
qui vaut bien plus que les deux autres.
Bien les aurais tenues en un seul coffre.
Mais, hélas, il ne se peut faire
que fortune et terrestre honneur,
et grâce divine par surcroît,
entrent à la fois dans un seul coeur.
Sentiers, chemins leur sont ôtés,
Félonie est en embuscade
et Violence tient la grande-route.
Justice et Paix durement sont navrées,
point n'auront les trois sûre escorte,
que ces deux là premiers guérissent.
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osebo-moaka le
23 Novembre 2015 à 14:03
Mes cheveux tombent, je n'ai pas de pain
Ma plume s'use.
Mon frère le pêcheur est mort dans cette détresse,
D'autres hommes vivent ainsi.
Comme un filet, je jette
Mes nerfs pour enfin saisir
Une nourriture et un rêve
Léger, dans cette eau pesante.
Et je pense: il doit être déchiré
Mon beau filet.
Je le suspends et je le ravaude,
et voici que je vois
Que mon filet tendu, raidi par le gel
Est le ciel même qui brille
Et que ces mailles glacées
Scintillantes, sont des étoiles.
( 1905-1937).
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osebo-moaka le
26 Novembre 2015 à 11:32
Poète Allemand ( 1920-1970).
Tu vis à côté de moi, pareille à moi:
Pierre Dans la joue affaissée de la nuit.
ô cette pente, mon aimée, ces éboulis,
ou nous roulons sans faire de pauses,
nous les pierres, de filet d'eau en filet d'eau.
Plus rondes à chaque fois.
Plus semblables. Plus étrangères.
ô cet oeil ivre qui erre ici tout autour comme nous,
et parfois, étonné,
nous voit confondus.
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osebo-moaka le
15 Décembre 2015 à 16:54
Henri Chantavoine: 1850-1918.
Petite Seine.
L'humble rivière de chez nous,
Ne mène pas un grand tapage,
Avec un bruit paisible et doux elle fait le tour du village.
Des saules et des peu-pliés
Qui sont à peu près du même âge,
Comme des voisins fa milliers,
Bruissent le long du rivage; Et le chuchotement des eaux ,
Accompagne la voix légère
De la fauvette des roseaux.
Qui fait son nid sur la rivière.
Ainsi coule de son air doux
Sans aventure et sans tapage,
En faisant le tour du village, L'humble rivière de chez nous.
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