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Par osebo-moaka le 14 Février 2018 à 17:36
C’est un petit chat noir effronté comme un page,
Je le laisse jouer sur ma table souvent,
Quelquefois il s’assied sans faire de tapage,
On dirait un joli presse-papier vivant.
Rien en lui, pas un poil de son velours ne bouge;
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces minets tirant leur langue de drap rouge,
Qu’on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.
Quand il s’amuse, il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent je m’accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.
Tout d’abord de son nez délicat il le flaire,
Le frôle, puis, à coups de langue très petits,
Il le happe; et dès lors il est a son affaire
Et l’on entend, pendant qu’il boit, un clapotis.
Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son jolie museau plat
Que lorsqu’il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.
Ses yeux jaunes sont comme deux agates.
Il les ferme à demi, parfois, en reniflant,
Se reverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
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Par osebo-moaka le 14 Février 2018 à 17:37
Rien de plus cher que la chanson grise
Ou l’Indécis au Précis se joint.
C’est des beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi,
C’est, par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles!
Car nous voulons la Nuance encore,
Pas la Couleur, rien que la nuance!
Oh! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor!
tirer de l’Art poétique
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Par osebo-moaka le 5 Décembre 2018 à 11:06Dans mon monde, qui voudrait y vivre
Qui pourrai survivre à cela,sans cesse
sur le qui-vive, jamais en repos.
Dans ce monde de barge, je ne vois pas
ce qui m’attire et pourtant tel le papillon
de nuit qui attiré par la lumière vient y
brûlés ses ailes,
je suis identique,tout
ce qui vit,tout ce qui brille,tout cela
accroche mon esprit, en mouvement
incessant,il faut que j’écrive…
Dans mon monde à moi, le plus insignifiant
des mots devient une image, une aventure
que je me dois de transcrire, sinon cela reste
et perturbe ma journée.
Là en ce moment
même …
un petit bruit là-haut et voila
à travers le clavier dans ma tête j’entends
déjà se mettre en place l’histoire d’une petite
souris et de ses soeurs surveillées par un
gros chat…
Je ne me repose pas…
Dans mon monde à moi, il y a trop de chose…
Voila…la folie me guette…
y-l
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Par osebo-moaka le 20 Décembre 2018 à 10:33
1902-1999.
Amour de Mirabelis.Mirabilis, mire-beauté,
Connais-tu rien de plus pimpant
Que cette étoile qui soupire
A sa fenêtre, en se coiffant!" Mon amour, mon mirabilis,
Regarde comme suis jolie,
Admire quel rouge éclatant
J'ai mis pour te voir aujourd'hui." Toi, si joli, là, dans ton pot
Que l'on arrose le matin.
Moi, si jolie et guillerette," Mirabelis de ma fenêtre:
Mariée quand vient le couvre -feu
Et veuve quand sonne la diane."
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Par osebo-moaka le 20 Décembre 2018 à 10:49
Poète Slovaque né en 1928.
Je n’ai qu’une rose entre mes doigts
qu’un fragment de cette fête.
Dans les veines une foi vivante
et dans ma gorge une poignée de mots.Mon chant s’enroule
comme le fil autour du fuseau
d’un instant qui sera un jour
un jour pour tous un instant de joie.Ce moment nous reviendra à nous et
aux hommes de bonne volonté
dans l’âpre combat que nous menons pour
gagner l’incandescente sagesse.Mais je sais qu’il restera
comme un pain sur notre table
un jeu de frontières
une invite
des solitudes du profond désert:
l’amour qui gouverne le monde
se sera assis à notre table.
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Par osebo-moaka le 20 Décembre 2018 à 10:51
1909-1971.
Au milieu des ossements
une musique:
qui passe sur le sable,
qui passe sur la mer.
Au milieu des ossements
le son d’une flûte,
le son d’un tambour dans le lointain
et une grêle sonnerie,
qui passent sur les plaines desséchées,
qui passent sur la mer ou nagent les dauphins.Hautes montagnes, qui nous écoutez!
Au secours, Au secours!
Hautes montagnes, nous pourrirons, nous, morts parmi les morts!
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Par osebo-moaka le 20 Décembre 2018 à 11:21
L’Amour La Poésie.
La terre est bleue comme une orange
jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets sous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
A la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du coup
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Paul Eluard.Eugène Grindel, dit: Paul Eluard.Saint -Denis 1895/Beynac, Dordogne, 1952.
Fils d’un agent immobilier installé à Aulnay-sous-bois; Eugène Grindel, atteint d’hémoptysie, séjourne en 1913 dans un sanatorium en Suisse ou il rencontre Gala ( qu’il épouse en 1917; ils auront une fille, Cécile en 1918). Il écrit ses premiers poèmes la même année, qu’il signe du nom de sa grand-mère. Il rencontre Jean Paulhan, André Breton, Aragon; participe aux manifestations » Dada, rend visite à Freud avec Breton ( 1921); et fait la connaissance de Max Ernst. A partir de 1924, son activité littéraire se confond avec les divers revues et publie Mourir de ne pas mourir ( 1924), Capitale de la douleur ( 1926), L’Amour, la poésie ( 1929). Gala le quitte pour Salvadore Dali; Eluard rencontre celle qu’il nomme Nush, et l’épouse en 1934.
Oeuvre Poétique.
On sait que la poésie lyrique est constamment en grand danger d’être effroyablement menteuse. A vouloir à toutes forces le bonheur, elle farde et maquille la réalité, orne infatigablement ses observations de joliesses, d’oiseaux, de soleils, d’enfants purs et de sourires; elle fait bouillir » Amour » et rossignols dans un quelconque bouillon »… bref, la poésie lyrique n’est pas rebelle; elle est bien habillée et coiffée, et ne prononce que des paroles très morales. Ce sont là les ombres; la part de lumière n’en est que plus intense. Eluard comme le dit Paulhan, a « gardé le don »; le surréalisme l’ayant délivré de la tâche pénible de » remplir les blancs » par les chevilles de la poésie classique et sa mythologie convenue, les images ont jailli par lui avec fraîcheur et une exactitude d’une luminosité parfaite.
A peine Défigurée.
Adieu tristesse
Bonjour tristesse
Tu es inscrite dans les lignes du plafond
Tu es inscrite dans les yeux que j’aime
Tu n’es pas tout à fait la misère
Car les lèvres les plus pauvres
te dénoncent par un sourire
Bonjour tristesse
Amour des corps aimables
Puissance de l’amour
Dont l’amabilité surgit
Comme un monstre sans corps
Tête désappointée
Tristesse beau visage.
Dernier poème paru en 1947.
Eluard écrivit ce poème le jour de la mort de Nush.
Vingt-huit novembre mil neuf cent quarante-six
Nous ne vieillirons pas ensemble.
Voici le jour
En trop: le temps déborde.
Mon amour si léger le poids d’une supplice.
Ezra:
Pound
Hailey, Etats-Unis, 1885
Venise, 1972.
A quinze ans, Pound est déterminé à être poète. Il étudie les langues romanes, et muni d’une bourse accomplit un voyage d’étude en Europe en 1906. Il est renvoyé de son poste d’enseignant en Idiana pour avoir abrité une jeune femme sans logis. Pound ne sera jamais plus » chez lui », le » cant » ( l’hypocrisie de vertu) l’a chassé. Il s’embarque pour l’ Europe, et écrit son premier recueil de poèmes à Venise ou il vit pauvrement. de 1909 à 1921, il habite Londres; publie articles, poèmes textes critiques, traductions , invente en anglais la poésie chinoise avec Cathay ( 1915), édite des anthologies poétiques, est quelque temps secrétaire de Yeats, rencontre nombre d’artistes, et se marie en 1914. La guerre l’affecte beaucoup parce qu’il voit de magnifique artistes sacrifiés à une » civilisation pourrie » tués par l’usure. De 1921 à 1924, il réside à Paris, poursuit la rédaction des Cantos commencés en 1915, soutient de nombreux écrivains ( Joyce, Eliot, Hemingway, etc.) avec une grande générosité, et entretient une abondante correspondances. En 1924, parce qu’il aime » nager » ( dit-il), il s’installe à Rapallo, en Italie, avec son épouse, mais surtout à proximité de sa véritable compagne, la violoniste Olga Rudge. Arrêté en 1944, encgé près de Pise ( ou il écrit la première version des magnifiques Cantos Pisans), emprisonné à Washington, inculpé de haute trahison, il est reconnu fou et interné jusqu’en 1958. Les derniers Cantos achevés sont publiés en 1969. Revenu en Italie, le désespoir et le silence s’emparent de lui en 1961.Un morceau du Vaucrant.
Le Vaucrant.Si droit recor je saurai dire dans mon jargon la raison
des jours hardis de haire, non haitiés,
endurés d’âpres jours en mer, patientés,
et les âcres maux sur l’esquif eschinés,
au maugré de la male houle marage;
des vieilles à la proue du navoi
drossé contre les falaises
d’anguisables quatrs de nuit
j’ai veillé, tourmenté par l’hiver,
les membres roués par le froid,
mis aux fers par le glas;
la faim menait maints désespoirs
et les soupirs raguaient mon coeur.
Citation d’Ernest Hemingway.
Personne ne lui montre une cape ou n’agite
une muleta devant lui sans qu’il ne charge.
Jules Supervielle:
Montevideo, Uruguay, 1884
Paris, 1960.
Les parents de Jules Supervielle fondent à Montevideo une banque; ils meurent empoisonnés par une eau pollué quand l’enfant a huit mois. Il est élevé par son oncle et sa tante avec ses cousins et cousines. En 1894, il se rend à Paris; il fait imprimer ses premiers vers, Brumes du passé, qui parlent des parents perdus et des peuples opprimés. Jeune homme riche, il entreprend des études qu’il n’achève pas, le droit et les sciences-politiques; il apprend l’italien et l’anglais et passe une licence d’Espagnol. En 1907, il épouse une Uruguayenne dont il aura six enfants. Mobilisé en 1914 dans l’intendance, puis au Deuxième Bureau, il est à l’origine de l’inculpation de Mata Hari. Après la guerre, il s’installe à Paris, poursuit son oeuvre poétique ( Comme des Voiliers-1910; Débarcadères,-1922. Gravitation-1925. Le Forçat innocent-1930. Oublieuse mémoire-1949. etc… ainsi que des pièces de théâtre et des nouvelles Rilke salue ses poèmes: » Vous êtes un grand constructeur de ponts dans l’espace »; Gide et Valéry lui écrivent; Jacques Rivière l’accueille à la Nouvelle Revue Française; il rencontre Jean Paulhan, Michaux, Arland.
Un morceau de poème
Le Forçat
A Jean Paulhan
Je ne vois plus le jour
Qu’au travers de ma nuit,
C’est un petit bruit sourd
Dans un autre pays.
C’est un petit bossu
Allant sur une route,
On ne sait ou il va
Avec ses jambes nues.
Ne l’interroge pas,
Il ignore ta langue
Et puis il est trop loin,
On n’entend plus ses pas.
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