• Edith Piaf chante sur la scène du Versaille à New York, le coeur gonflé d’impatience. Marcel est en route. Marcel, c’est Marcel Cerdan, le sportif français le plus populaire. L’ancien champion du monde de boxe vient reconquérir son titre des poids moyens, face à Jacke La Motta.


    La date de la revanche est prévue: 2 décembre 1949, au Madison  Square Garden.


    Cet homme là, comme elle le dira plus tard dans une chanson, Edith ‘ l’a dans la peau ». C’est réciproque. Marcel, au lieu de prendre le bateau samedi au Havre, précipite son départ. Jeudi 27 octobre au soir, il embarque à Orly sur le vol Paris-New York. Superstitieux, il n’a pas oublié son complet bleu porte bonheur.
     

    Parmi les passagers du Constellation FBAZN, la violoniste virtuose Ginette Neveu et le peintre Bernard de Monvel. A Manhattan, frêle silouette dans un cône de lumière, toute vêtue de noir, ce noir des grands yeux un peu triste qui lui mangent le visage, Edith entonne:  » Ah, c’que t’es grand!

    T’as une belle gueule… »
    2h50 du matin à Orly, le poste d’écoute reçoit un message du Constellation en approche des Açores. Rien à signaler.


     » Adieu mon coeur
    On te jette a malheur
    Tu n’auras pas mes yeux
    Pour mourir… »



    Chante le petit bout de femme de l’autre côté de l’Atlantique. La fille de Belleville et le gars de Casablanca ne sableront pas le champagne dans les velours et les ors du Café de la Paix, à deux pas de cet Olympia ou elle n’a pas encore inscrit son nom en néons rouges fluorescents.  » Adieu mon coeur ».
    Il est trois heures à Orly. Le Constellation FBAZN vient de s’écraser. Il n’y aura jamais de 120e combat pour Cerdan. Mais Edith ne le sait pas, elle l’attend..
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  •  » Je suis morte depuis longtemps », glissait-elle au détour d’une conversation, sur un ton badin et faussement désinvolte. On l’a tuée bien jeune! Elle avait une dizaine d’années. Le meurtrier?


    Son père. Celui dont le comportement vient chaque jour d’avantage troubler la gamine. Elle en a peur. A juste titre. 1941, la guerre, Tarbes, ville des larmes et de plomb. En un éclair, son  » univers bascule dans l’horreur ». Mais elle se tait et porte en elle ce  » terrible secret » comme un poison. Durant l’été 1946, sur la côte bretonne, ces  » choses peu anodine » recommencent. Cette fois, elle n’y tiens plus.


    Elle saute sur un vélo et fonce à la gendarmerie. On l’écoute, ça oui! Mais elle n’est pas majeure et le brigadier ne peut rien faire d’autre que de la confier au très respectable… Monsieur Serf, qui se désole du penchant de sa fille pour l »affabulation » et s’excuse de cette fâcheuse confusion auprès de la maréchaussée.



    Seconde humiliation. Des deux, laquelle est la pire?  » Il me ramène à la maison, je le hais », écrira t-elle au soir de sa vie d’artiste. Et puis, Jacques s’en va. Long silence, jusqu’à ce coup de téléphone du 21 décembre 1959:  » Votre père… il a eu un accident… il se trouve à l’hôpital Saint-Jacques, à Nantes, et vous réclame! » Elle arrivera trop tard.  » A t-il partout trainé le remords de son crime? », s’interroge t-elle.

     

    Un crime auquel elle ne donnera pas de nom dans ses mémoires interrompus. Juste quelques mots posés  » du bout des lèvres, du bout du coeur » sur une déchirure. « Pas le genre à donner de l’importance aux choses qui en ont trop », dira juliette Gréco. L’essentiel est ailleurs. Dans les sombres éclats des variations que  » ces hautes turbulences » lui ont inspirés: Nantes, au coeur de la nuit, l’Aigle noir. De la blessure à l’allégeance. A l’impossible oubli.


    L’oiseau de nuit meurtri: de sa voix fragile, la  » Dame brune » se raconte à demi-mots. Son répertoire dévoile avec pudeur et élégance ses peurs, ses chagrins et ses amours. Confidences sur le clavier d’une artiste écorchée vive, hantée par de nombreux démons- la guerre, l’inceste-dont elle tentera de se délivrer à la faveur de ses partitions. 1930: Monique Serf naît à Paris le 9 juin. 1948: Choriste à Mogador. 1954: Premier vrai récital à Bruxelles. 1960: Grand prix du disque Charles-Cros. 1969: Premier Olympia. 1997: Décède le 24 novembre à Paris.

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  • Face à un corps sans vie et parfois en absence d’indices probants, les enquêteurs ont rapidement compris qu’ils avaient tout intérêt à collaborer avec les médecins.


    Cette branche particulière, appelée médecine légale, fait de l’expertise d’un cadavre une phase capitale de l’enquête judiciaire. Mais l’autopsie du corps de la victime n’est pas l’unique champ d’investigation de cette science. A la fin du 19è siècle, on essaie de comprendre de façon scientifique ce qui pousse l’homme à commettre l’irréparable. Parmi les théoriciens de l’époque, un connaît un succès considérable avec un livre. L’homme criminel publié en 1876.


    Son auteur, un professeur de médecine légale à Turin, Cesare Lombroso, influencé par les théories de Darwin, y  explique qu’il existe un criminel-né qui serait plus ou moins reconnaissable selon des caractéristiques physiques suivantes: les criminels-nés, les criminels-fous, les criminels d’occasion, les criminels d’habitude et les criminels passionnels. Avec cette théorie, qui explique aussi que le criminel est avant tout un être malade, Lombroso devient le porte drapeau de l’école positiviste italienne, mais aussi un homme célèbre dans le monde entier. Dans son livre la bête humaine paru en 1889, Emile Zola adhère aux thèses du médecin italien. Il y présente un Etienne Lantier victime de dégénérescence.

    Le personnage du livre hérite des tares de ses ancêtres un atavisme lié notamment à l’alcoolisme. C’est ce  » patrimoine génétique » qui va le conduire au crime.  » L’hérédité a ses lois, comme la pesanteur » a d’ailleurs dit l’auteur de J’accuse comme pour mieux montrer son appartenance à l’école positiviste.

     

    En France, ces thèses fatalistes sont férocement combattues par certains scientifiques. Parmi eux, Alexandre Lacassagne et Gabriel de Tarde. Si le dernier, un brillant juriste né en 1843, explique que ce sont les influences sociales qui poussent un homme vers le crime, l’influence du premier est encore plus grande. Médecin de formation, Alexandre Lacassagne ( 1843-1924) fonde à la fin du 19è siècle, la célèbre Ecole de médecine légale de Lyon.



    S’appuyant sur les techniques scientifiques connues pour résoudre certaines affaires, le médecin fondateur avec Gabriel de Tarde des archives d’anthropologie criminelle ( dont certaines thèses sont toujours valables aujourd’hui), connait la consécration en 1889 lorsqu’il identifie le cadavre décomposé de l’huissier Gouffé dans une malle près de Lyon. Grâce à son travail d’identification notamment sur les jambes et les mâchoires de la victime, les assassins sont arrêtés. Aujourd’hui encore, Lyon, demeure un des hauts lieux de la criminologie clinique française. Olivier Goudeau

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  • A quoi sont dues les irisations d’une bulle de savon?
    Au fait que le film liquide se comporte comme un prisme et que la lumière qui se réfléchit à la surface externe de la bulle,
    interfère avec celle qui s’est réfléchie sur la surface interne.
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  • Fermé à l’école des Beaux-Arts de Madrid Salvador d’Ali ( 1904-1989) rencontre Garcia Lorca et Bruneul. Il découvre les tableaux de Max Ernst, de Miro et de Tanguy.



    En 1928, il adhèrent au mouvement surréaliste. Son interprétation se révèle très personnelle. Il explore le monde des rêves et crée une peinture d’illusions, faite d’images  » liées des obsessions de castration, de putréfaction, de voyeurisme, d’onanisme, de coprophilie et d’impotence ».


    Son style, de plus en plus académique, sert des fantasmes délirants et macabres. Dali fait la critique de l’art abstrait,  » La vieille peinture moderne ». Depuis que le critique dithyrambique s’est marié avec la vieille peinture, cette dernière n’a cessé de le tromper.




    Je puis citer au moins quatre exemples de ce cocufiage:
    1) Il a été trompé par la laideur.
    2) Il a été trompé par le moderne.
    3) il a été trompé par la technique.
    4) Il a été trompé par l’abstrait.



    L’introduction de la laideur dans l’art moderne a commencé avec l’adolescente naïveté romantique d’Arthur Rimbaud, quand il a dit: » La beauté s’est assise sur mes genoux et je m’en suis fatigué.



     » C’est grâce à ces mots -clés que les critiques dithyrambiques, négativistes à outrance, et haïssant le classicisme comme tout rat d’égout qui se respecte, découvrirent les agitations biologiques de la laideur et ses inavouables attirances.


    Ils  commencèrent à s’émerveiller d’une nouvelle beauté, qu’ils disaient  » non conventionnelle », et à côté de laquelle la beauté classique devenait soudain synonyme de mièvrerie.
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  • Il naît à Bonn le 16 décembre 1770 d’une famille de tradition musicale. Son grand-père Ludwig est maître de chapelle de 1761 à 1773; son père Johann est lui aussi musicien à la cour. Éduqué vite et sévèrement à la musique, le jeune Ludwig est nommé vice organiste de cour à seulement 14 ans, et en 1789, il est membre de l’orchestre de cour. La même année, le prince électeur lui assigne une partie du salaire de son père reconnu alcoolique. Il devient ainsi le chef de sa famille et reste responsable de ses frères Johann  et Caspar Carl.

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  • Le 20 prairial de l'an ( 20 juin 1794) on célèbre la fête de l'être suprême. On élève une montagne symbolique au Champ de Mars ou les députés de la Convention et quelques choristes prennent place. La manifestation prévoit l'exécution de la part du peuple de quelques vers de Marie-Joseph Chenier sur l'air de la Marseillaise.

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