• Dédale ( Mythologie).

    Dédale.
     Le génial architecte, est connu principalement par son célèbre labyrinthe. Mais bien avant la réalisation de cet ouvrage aussi extraordinaire que mystérieux, Dédale est un artisan et un artiste réputé pour ses talents. 
    Il possède à la perfection deux qualités que les Grecs appréciaient particulièrement: un esprit souple, fin, rusé quand il le fallait et particulièrement rapide, et la maîtrise totale des moyens techniques qui lui permettrons de réaliser ses projets. Dédale est celui qui facilite la vie matérielle de ses semblables dans tous les domaines de la vie courante. A lui reviennent les inventions de l'eau arrivant jusque dans les maisons, les aménagements qui rendent l'existence plus agréable. 
    Les puissants font appel à lui pour les grands travaux, palais, fortifications, canaux à creuser, cours de rivière à détourner: Dédale sait tout faire et le fait parfaitement. Diodore de Silice lui attribue l'invention de la statuaire libérée de sa première rigidité. Dédale le premier aurait sculpté des statues dont les bras et les jambes se détachaient du corps et du sol pour donner l'illusion de la vie. 
    A en croire ses contemporains, ses statues étaient si vivantes qu'il fallait les lier par des cordes pour les empêcher de s'enfuir. Mais les êtres les plus habiles, les plus exceptionnels, ont aussi leur part d'ombre: celle de Dédale se nommait la jalousie. Son neveu Talos était venu apprendre à son école, et le temps approchait ou l'élève allait peut-être dépasser le maître.

    Un noir dessein se fit jour dans le coeur de Dédale. A la tombée de la nuit, alors que Talos se promenait sur les remparts d'Athènes, il le poussa dans le vide, faisant disparaître un dangereux rival. Mais la nuit ne cache pas tous les crimes: Athéna veillait et changea le jeune homme en perdrix avant qu'il ait touché le sol. découvert, Dédale doit s'enfuir en toute hâte en compagnie de son fils Icare et se réfugier en Crète, à la cour du roi Minos.
    Son immense talent y est bien sûr utilisé et ses dons de statuaire particulièrement appréciés. Mais un jour la reine Pasiphaé lui demande une bien étrange chose: tombée amoureuse du magnifique taureau que Poséidon a offert au roi, elle désire  s'unir à lui, et demande à Dédale un moyen de satisfaire sa folie. Dédale construit une génisse en bois, qu'il place dans le pré ou le taureau a l'habitude de pâturer.

    La reine se cache à l'intérieur. Ainsi va naître le Minotaure, homme à tête de taureau, fruit monstrueux d'une union qui ne l'était pas moins. Le roi Minos, horrifié, décide d'ensevelir la honte de sa lignée dans une cache souterraine si compliquée que jamais nul ne pourra en sortir. Le plan de cette demeure secrète que Dédale va imaginer restera pour les siècles à venir synonyme de ce qu'il peut y avoir de plus complexe, de plus trompeur, de plus inquiétant: le labyrinthe.
    Etymologiquement,
     labyrinthe signifie " palais de la double hache", et ramène aux immenses constructions mises au jour dès la fin du XIXe siècle par les archéologues. Les vestiges impressionnants de cette civilisation minoenne et le culte du taureau qui s'y pratiquait ont fondé sans doute en partie la présence du Minotaure en ces lieux.
     Dédale est l'image même de l'homme génial dont l'esprit agile sait ruser avec les événements, et qui tente toujours d'aider ceux qui font appel à ses talents. Le roi Minos se doute bien de la participation de Dédale à l'horrible conception  du monstre, et pour détourner sa colère le brillant architecte conçoit le labyrinthe de Cnossos; la punition tombe injustement et indirectement sur la jeunesse d'Athènes, qui doit payer le tribut de l'infamie: 
    tous les ans, sept jeunes gens et sept jeunes filles doivent être livrés en pâture au monstre. Lorsque  Thésée autre héros dont l'histoire se mêle à celle-ci décide de tuer le Minotaure, Ariane, fille du roi Minos, bien sûre follement amoureuse du jeune homme, se tourne vers Dédale pour trouver du secours:
     c'est lui qui lui conseille la fameuse pelote de fil qui permettra à Thésée de retrouver la sortie et la liberté- liberté dont il usera d'ailleurs pour enlever Ariane. Pourtant cette serviabilité ne réussit pas toujours. Les soupçons de Minos sur la part de responsabilité de Dédale dans cette sombre histoire se précisent, et la colère l'étouffe. Il enferme Dédale et son fils Icare dans le labyrinthe, dont la sortie est sévèrement gardée.
     C'était compter sans l'ingéniosité du prisonnier. Puisque la route terrestre est fermée, il prendra celle des airs. A l'aide de plumes et de cire, il confectionne pour lui et pour son fils deux paires d'ailes propres à les élever dans le ciel et à les délivrer de leur prison. Il recommande à Icare la plus grande prudence:
     " Ne vole pas trop bas car tu pourrais t'abîmer dans les flots, ni trop haut car la chaleur du soleil ferait fondre la cire de tes ailes."
     Mais la jeunesse, même celle de ce temps-là, est impétueuse et imprudente. Se sentant merveilleusement libre dans l'azur Icare veut s'élever toujours plus haut, jusqu'à atteindre la demeure des dieux. Sous l'ardeur du soleil, la cire devient liquide, les plumes se détachent et Icare tombe telle une pierre dans la mer qui commémorera son nom, au Sud de Samos. Icare enivré d'une puissance qu'il croyait sans faille, 
    trahi par des forces naturelles plus fortes que lui et que sa science, est le premier d'une longue série, non terminée, d'apprentis sorciers victimes de l'orgueil. Les philosophes platoniciens ont vu dans ce récit l'aventure de l'âme humaine qui veut s'élever au-dessus des contraintes matérielles vers le monde de l'esprit. 
    Mais saisie par l'orgueil, croyant pouvoir approcher impunément la divinité, elle retombe misérablement, et disparaît dans la mer de l'oubli et de l'indifférenciation. Fils désobéissant, Icare n'a pas su comme son père Dédale maîtriser la connaissance de la matière, respecter les lois de la nature.
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