Elle dit à un soldat qui l’avait injuriée à Chinon au moment de son entrée au château :  » Ah! tu renie Dieu, et pourtant tu es si près de ta mort!. Le soir même, en effet, ce soldat se noie par accident. ( J Fabre. Procès de réhabilitation.) Plus tard, à Jargean, elle prévoit le danger qui menace le duc d’Alençon, à la vie duquel elle a promis de veiller:  » Gentil duc, s’écrie-t-elle, retirez-vous d’ou vous êtes, sinon cette bouche à feu, qui est là-bas, va vous envoyer  à la mort. » Un autre seigneur ayant pris cette place y fut tué peu après. Très souvent Jeanne est prévenue par ses voix. A Vaucouleurs, sans l’avoir jamais vu, elle va droit au sire de Baudricourt:  » Je le reconnus, dit-elle, grâce à ma voix. C’est elle qui me dit: Le voila! ». D’après ses révélations, Jeanne prédit la délivrance d’Orléans, le sacre du roi à Reims, et lui annonça la défaite des Français à la journée des harengs. A Chinon, Jeanne parvient à découvrir le roi qui s’était dissimulé au milieu de trois cents courtisans. Là encore, elle signale l’intervention de la voix. Au cours d’un entretien intime, elle va rappeler au rois les termes d’une prière qu’il a adressée à Dieu, seul dans son oratoire. Jeanne sait à l’avance qu’elle sera blessée d’un trait à l’attaque de Tourelles, le 7 mai 1429. Une lettre du chargé d’affaires du Brabant, conservée aux archives de Bruxelles, et datée du 22 avril de la même année, écrite par conséquent quinze jours avant l’événement, relate cette prédiction et la manière dont elle devait s’accomplir. La veille du combat, Jeanne dit encore:  » Il sortira demain du sang de mon corps ».