• Le Clown des plaines.

     On estime leur population dans le Serengeti à 1,5 millions d’individus. Etrange animal que le gnou! une tête longue, des yeux luisants très écartés et placés haut sur le crâne; des cornes de vache recourbées en crochet; une échine tombante, des épaules et un cou puissants, disproportionnés par rapport à un arrière-train chétif; un corps lourd sur des pattes grêles; une longue barbe filasse, une crinière  sombre et la queue d’un cheval. Il semble constitué de pièces empruntées à divers animaux. Les cabrioles du gnou sont souvent clownesques et amusantes. Ses beuglements puissants joints à ceux de ses congénères évoquent le coassement de milliers de grenouilles. Quand il s’immobilise dans la plaine, on dirait qu’il porte sur le monde qui l’entoure un oeil perplexe et interrogateur. Parfois un mâle se met à courir, caracolant en crabe et décrivant des cercles. Il secoue la tête, lance des ruades et bondit, pattes tendues, soulevant la poussière de façon burlesque. Il est juste d’humeur folâtre. Naissance dans un monde dangereux. Quand vient l’époque, les femelles commencent à mettre bas. Elles ont la remarquable capacité de synchroniser les naissances. En l’espace de trois semaines, 80 à 90% des veaux voient le jour. C’est ainsi que des milliers de petits chevrotant viennent grossir le troupeau. Chaque mère doit rapidement se rapprocher de son nouveau-né, car si le troupeau devait détaler brusquement, elle pourrait facilement être séparée de lui, ce qui signifierait la mort du petit. Les jeunes gnous naissent dans un monde dangereux peuplé de prédateurs sans cesse aux aguets. La femelle s’assure qu’il n’y a aucun signe de danger avant de mettre bas. Mais si un carnassier la surprend, elle peut interrompre le vêlage et s’enfuir. Puis, une fois hors de danger, elle achèvera la mise bas. Même le veau semble posséder un sens inné du danger. Quelques minutes après sa naissance, il tient déjà sur ses pattes. Dans une semaine, il pourra galoper dans la plaine à 50 kilomètres à l’heure. Les gnous migrent en troupeaux immenses. L’eau étant  un besoin impératif, ils suivent le front de pluie.Les gnous possèdent le don de détecter la pluie, même à de grande distance. Nul ne sait précisément comment ils discernent qu’il pleut ailleurs dans le Serengeti. Flairent-ils l’humidité dans un air habituellement sec? Est-ce en voyant les nuages orageux  haut dans le ciel? Quoi qu’il en soit, pour survivre, le troupeau doit se mettre en marche.
    à suivre un voyage périlleux.

    « Le chien défenseur, sauveteurAnge de mer. »
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