• Phares du Bout du Monde

    Ils avaient la foi des bâtisseurs de cathédrales,
    ceux qui, dans la seconde moitié du XIXe siècle, parvinrent à planter de hautes tours au large du Finistère, dans les parages redoutables des îles de Sein et d'Ouessant Sur le rocher de Gorbella, à un mille en mer à l'ouest de la pointe du Raz, le phare de la Vieille, entourée de déferlantes souvent terrifiantes, sécurise les abords inhospitaliers du Raz de Sein.

    La relève à Ar-Men. Un moment toujours délicat pour le gardien accroché à un filin, le cartahu. La dernière manoeuvre a eu lieu le 10 avril 1990. L'enjeu...Des soucis humains ( protéger les marins) sont à l'origine de la construction des phares à la pointe de l'Armorique. Ainsi, le feu de la pointe de Saint-Mathieu fut allumé dès 1250 et entretenu par les moines de l'abbaye. Des raisons stratégiques s'y ajoutèrent ensuite:

    la flotte royale devait pouvoir entrer et sortir de la rade de Brest, joue et nuit. C'est sous Louis XIV que fut érigé le premier phare du Stiff, sur la côte nord-ouest d'Ouessant ( 1699). A la moitié du XIXe siècle, c'est le facteur économique qui prime. Comme le trafic avec les Etats-Unis d'Amérique se développe, la présence de phares, situés le plus à l'ouest possible de la pointe du Finistère, s'impose.

    Brest est alors destinée à devenir le principal port transatlantique français. De plus, avec la machine à vapeur, les navires sont de moins en moins soumis aux aléas du vent et leur vitesse augmente. Les compagnies de navigation prennent des risques ( naufrage du Drummond Castle, en 1896, qui motivera la construction de la Jument), promettent des traversées toujours plus courtes.

    Plus question désormais de perdre de précieuses heures, les ports doivent demeurer accessibles à toute heure, grâce à un système de phares puissants et identifiables, sans risque de confusion.

    Il faut trouver le moyen d'en édifier dans des zones, a priori, impossibles. La méthode... A l'aide de la cartographie parfaite dont disposaient les ingénieurs, on a pu choisir, dans les bureaux d'étude, les sites " idéaux" pour dresser une tour.

    Sans le travail de reconnaissance hydrographique des côtes françaises entrepris entre 1816 et 1843, par Charles-François Beautemps-Beaupré, la construction d'Ar-Men, de la Jument et de Kéréon n'aurait pas été possible. L'exploitation rationnelle de la marée permit d'organiser les chantiers.

    Grâce au calcul théorique, il fut possible de déterminer à l'avance les courtes heures de beau temps des rares jours de l'année pendant lesquelles les rochers seraient accessibles...Tout était programmé en fonction de ces minuscules créneaux. Plus la construction s'élevait, plus les possibilités d'abordage devenaient nombreuses.

    Du moins si une tempête n'avait pas, entre-temps, emporté le chantier. On mit au point un moyen de débarquer hommes, outils et matériaux sur des récifs en pleine mer: un appareillage de poulies et de cordages fonctionnant comme un téléphérique.

    Les adversaires...

    Une caractéristique de la pointe de Bretagne est le mauvais temps qui y sévit une bonne partie de l'année.

    Les vents d'ouest dominants lèvent une houle énorme, et lorsqu'ils forcissent. Les vents de nord-est s'avèrent redoutables. Conclusion: les chantiers ne pouvaient être en activité qu'à la belle saison. Il faudra donc du temps!

    Pour allumer les feux destinés à sécuriser la navigation, les bâtisseurs de phares ne doivent pas faire naufrage en talonnant sur les récifs et les hauts-fonds innombrables qui s'étendent autour d'Ouessant et de Sein. Il faut aussi qu'ils composent avec les courants de marée impétueux. A la jonction de l'Atlantique et de la Manche, ces derniers sont puissants des fleuves, dépassant couramment 6 noeuds ( 10 kilomètres / heure).

    Or, les chaloupes et canots utilisés sur les chantiers sont propulsés à l'aviron, et les gabares transportant les pierres sont des voiliers.
    Les alliés...

    Paradoxalement, deux des ennemis des constructeurs pouvaient aussi devenir des partenaires.

    En premier lieu, les récifs qui ont servi de socles aux phares de mer: de dangereux, ces rochers sont donc devenus utiles.

    Et puis, les courants de marée qui rendaient les manoeuvres si difficiles: ce sont pourtant les grandes marées basses qui permirent d'accéder à des rochers immergés la plupart du temps. C'est ainsi qu'il a été possible d'ériger Ar-Men, très au large de la pointe du Finistère.
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  • Commentaires

    1
    mamietitine
    Vendredi 30 Janvier 2015 à 04:35

    coucou ma doucette

    super intéressant ton article , j'ai beaucoup aimé...

    mais si ma belle , tu peux toujours faire ton marché

    mais sur mon 1er blog mamietitine.centerblog.net...lol

    sur eklablog , je ne mets que des créas mais en ce moment

    je n'ai pas trop le temps d'en faire .Je dois m'occuper d'une

    amie qui a un cancer et de ma mère, malade, donc je n'ai pas

    beaucoup de temps...

    Je t'envoie plein de gros bisous, ma douce

    mamietitine

    2
    Vendredi 30 Janvier 2015 à 09:48
    Coucou Yvette Super instructif ton article , je ne sais si je retiendrais tout ( j'ai la mémoire d'un poisson rouge !) par chez moi il y a un phare célèbre le Phare de Cordouan le "Versailles de la mer" Passes un bon we Bisous Nadine
    3
    Lundi 2 Février 2015 à 13:37

    Un petit bonjour Yvette pour te souhaiter un bon lundi et une bonne chandeleur .

    Bisous Nadine

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