• La Terreur des Mers.

     Je suis d’un autre temps. D’une époque ou les grands vaisseaux voguaient  sur les mers avec intrépidités. De ce temps ou la vie d’un homme était suspendu aux lèvres de son capitaine. J’en connus plusieurs et pour dire vrai, je ne garde aucun  souvenirs, bons ou mauvais de ma vie de mousse. Mais je vais vous parler du temps ou sur le vaisseau  du capitaine Onkey,  je crus ma dernière heure arrivé.

    Il n’était pas le plus fringuant des vaisseaux, non, au contraire, avec sa voilure déchirée de part et d’autre, il ressemblait plutôt à l’un de ces vaisseaux fantômes dont les marins à quai  aimaient tant nous raconté l’histoire. A cette époque là, je vivais avec mon père, marin de métier à quai. Il déchargeait les cargaisons. Il me faisait rêvé le soir quand après une dure journée, il rentrait dans notre misérable demeure.

    Ce soir là, il me décrivit l’immense voilier qui venait d’accosté. Blanc de voile, frais de mise, un grand capitaine à son bord. Il revenait des îles ou ses cales pleines à craquées n’attendaient plus que les bras vaillants des marins de quai pour être décharger. Sa figure de proue ressemblait à une femme d’une très grande beauté. L’acajou de son bois faisait rêver le plus vieux des marins, Lesquabille. Mon père me raconta ce que Lesquabille lui avait dit de ce magnifique vaisseau, de son histoire, vraie pour une fois.

    L’armateur un baron sur le retour avait commandé ce vaisseau à un ancien compagnon. Ledit compagnon alla chercher très loin le bois dont était fait le vaisseau. Il en était revenu avec la fièvre et en était mort trois semaines plus tard. Son fils, reprit la commande et plusieurs travailleurs furent soit blesser gravement, soit y trouvèrent la mort de façon tragique.Lesquarbille, raconta que le fils de Martin fit triplé le prix de ce fameux vaisseau. Prix qui fut accepter par le vieux baron de l’Estamine.

    Vieille fortune d’Amérique du Nord.Mon père disait souvent navire, d’autres que lui disaient vaisseaux, l’un comme l’autre ce vale. Pour en revenir à l’histoire, dès que le vaisseau fut baptisé Le Santa Maria ( du prénom de la fille du baron l’Estamine) et  mis à l’eau; l’étrange langueur de celui-ci lui valut le surnom de bascasse… Les marins  ne l’aimait pas et quand une violente tempête se fit au large de la côte du naufrageur, les marins comprirent que le vaisseau ne les aimaient pas. Le beau capitaine eut beau leur dire que ce n’était que superstition,rien n’y fit. A la première escale la plupart des marins quittèrent le vaisseau en le maudissant de toutes leurs forces. Mais, comme il est souvent, d’autres marins moins peureux ou moins superstitieux acceptèrent de monter à bord pour une très longue et périlleuse route. 

    Et c’est à partir du second voyage que François Miesque, premier capitaine du magnifique vaisseau le Santa Maria regretta tout le long de sa misérable vie d’avoir connu ce vaisseau. Le premier voyage se passa bien et c’est les cale pleine à craquée que le vaisseau revint vers son lieu d’amarrage; puis Miesque accepta un second voyage et là… Trois mois, jours pour jours, le temps devint des plus instable et le vaisseau montra des signes de fatigue. Le beau bois d’acajou n’était pas assez sec. Le vaisseau  mit à la gite, la première lame de fond envoya par dessus bord une dizaine de marins.

    La seconde fit tournée le vaisseau de la proue à la poupe sans que le segond y puisse grand chose. Il avait beau s’époumoné, les marins ne voulaient pas monté en haut des mats.Jarvis le petit mousse, sans montré la frousse qui lui tenaillait  le ventre, grimpa en haut du mat principal et affala la voile. Le capitaine lui demanda par signe de continué… Jarvis hocha la tête et claquant des dents se hissa tant bien que mal jusqu’au deuxième mats… et grâce aux filets affala la deuxième voile. Jarvis voulut faire la même chose pour le troisième mats mais le vaisseau tangua violemment, pris dans le filin, Jarvis sentit sa jambe faire un tour presque complet.


    Le crac, sonore, fut entendu par l’un des marins resté en bas qui se tenait au mat du mieux qu’il le pouvait. Un cri rauque échappa de la gorge de Jarvis.
     »- Tiens bon petit j’arrive… » le marin Hector (dit la patte folle) voulut monter à la rescousse du petit, mais, le capitaine l’en empêcha.-
      » Oh Hector! tu crois que tu vas pouvoir grimper si haut avec ta patte folle?- Ben capitaine! si j’y vais pas, le petit risque de tombé d’un moment à l’autre avec cette houle….
    – tu es brave Hector, j’en reviens pas… regarde les autres! tous de vaillants marins, mais,pas un ne bouge…Z’ont peur capitaine, l’vaisseau l’est pas bien vous savez…
    - Ne dis donc pas de bêtise, c’est un vaisseau un peu trop neuf ( et, ce faisant le capitaine regardait Hector les yeux exorbités, Hector comprit et n’ajouta rien).

    – Vous z’avez sûrement raison capitaine, bon on fait quoi, pour le petit!- J’y vais, moi, je vais y aller, c’est à moi d’aider Jarvis… Et le capitaine grimpa comme s’il avait fait cela depuis son plus jeune âge. Les marins en dessous étaient ébahis et frémissaient en sentant le vaisseau faire de brusque changement de cap. Les marins regardèrent le segond, qui, hurla sa colère contre le vaisseau.

    Alors contre toute attente le vaisseau cessa de bouger. Miesque arriva juste au moment ou Jarvis à bout de force allé lâchait la corde.-
      » Tiens bon petit, tiens bon, je suis là! »
    -Capitaine, le vaisseau…le vaisseau, il m’a empêché, il ne veut pas qu’on affale la troisième voile…il m’a dit qu’on coulerait si on affale la troisième voile, faut l’écouté capitaine, faut l’écouté.

    - Pauvre petit tu dois avoir bien mal et la douleur te fais déliré…
    - Non capitaine, cria Jarvis. Non, regardez vous même, là en bas à la poupe… Jetant un oeil, le capitaine fut horrifier. Le vaisseau était presque couché, seule la voile du troisième mat permettait à celui-ci de se maintenir, le vent qui en cessant sa folie et la mer qui redevenant sage montrait les dégâts subit. -

    Oh mon dieu, tu as raison…viens là petit on a du travail si on veut arriver vivant. Prenant Jarvis sur son dos et sentant le petit se raidir il lui parla doucement… On va y aller en douceur Jarvis, on descend. Accroche toi bien à moi et ne flanche pas…écoute moi Jarvis, écoute ma voix. Et tout en parlant le capitaine parvint à redescendre avec le petit. Des mains saisirent Jarvis et des cris de joies se firent entendre. Bravo, viva, petit tu es un as, bravo, hip hip hip hourra… Le capitaine mit fin brusquement à cette liesse.

    Les gars le vaisseau risque de coulé, on doit et vite fait vider la cale et cela le plus vite possible. On commence par les tonneaux de poudre, ceux de poissons, les malles de vêtements, les trois canons.Des voix s’élevèrent contre, car c’est la paie des marins ou leur prime qui s’envolerait avec tous ces tonneaux et autres.  » C’est ça, ou c’est la mort! Choisissez! » Alors d’une seule et même voix s’éleva le chant des marins. C’est avec une allure de chien battu qu’ils regagnèrent la côte la plus proche.

    Ce vaisseau resta très longtemps à quai, personne n’en voulait. Sa renommée avait parcourue plusieurs villes et villages. Des contes à dormir debout furent racontés dans les tavernes par de vieux marins, heureux de boire un coup gratis. Jarvis resta à son bord le plus longtemps possible, et c’est grâce à lui que le vaisseau repris vie; sous le nom de terreur des mers. Son nouveau capitaine ne croyait à rien et pas d’avantage à un vaisseau ayant une âme.
    Y-L


    « Policiers et Pompiers, héros du devoir.Des terres cultivables à profusion. »
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