•  

    A Berder: Nuit paisible.
     

    Oh quelle calme nuit sur Berder et à l’entour,
    Je vois rarement ma région être aussi paisible;
    Les doux sons du feuillage, là-haut, se sont tus
    Et les vents dorment tranquilles sur leur couche.
    Le mer, à mes pieds, n’ose point faire de bruit,
    Du bout de ses lèvres baisant les rochers roux;
    Le malheureux oiseau qui hier, perché, geignait
    Est à cette heure depuis longtemps devenu muet.

     

    Par delà le bourg d’Arradon, la lune lève la tête,
    Ses rayons tombant dansent sur la lande blanche;
    Les étoiles, au fond des cieux, à présent libérées,
    L’une après l’autre reprennent bien vite leur place.

     

    D’Arzon et de Sarzeau, l’écho sonore des cloches
    Apporte par volées aux gens quelques nouvelles;
    Et, guidées par le faisceau d’un phare à l’oeil rouge,
    Une barque ou deux sur l’eau se traîne encore.

     

    Oh douce nuit de Bretagne, entre toute les nuits!
    Remplie d’allégresse et débordante de bénédictions,
    Ramène sur ton aile, oui, ramène donc jusqu’à nous,
    Avec la rosée de ses bonnes grâces, le Sauveur espéré.

    Les peuples, par le monde, hélas, marchent de guingois,
    Usant de force brute, au lieu de se soumettre au droit;
    Viens nous vite, ô Jésus et, traçant un cercle sacré,
    Protège nous, tes enfants, dans les plis de ton manteau.

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    Le sol trempé se gerce aux froidures premières,
    la neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,
    et met, au bord des toits et des chaumes branlants,
    des coussinets de laine irisées de lumières.

    Passent dans les champs nus les plaintes coutumières,
    à travers le désert des silences dolents,
    ou de grand corbeaux lourds abattent leurs vols lents
    et s’en viennent  de faim rôder près des chaumières.

    Mais depuis que le ciel de gris s’était couvert,
    dans la ferme riait une gaieté d’hiver,
    on s’assemblait en rond autour du foyer rouge.
    Et l’amour s’éveillait, le soir, de gars à gouge,
    au bouillonnement gras et siffleur, du brassin
    qui grouillait, comme un ventre, en son chaudron d’airain.
    Emile Verhaeren ( 1855/ 1916)

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    La mer ne m’a pas oublié, elle m’a emmener ,
    loin vers des horizons mauvais.

    J’ai levé le nez, la barre a été redresser,
    fier guerrier, je rentre au port fatigué.

    La mer ne m’a pas oublié,
    elle m’a longtemps balloté, fracassé,
    contre d’énormes
    courants, de bien méchants rochers…
    pourtant, toujours, elle m’a porté.

    La mer ne m’a pas oublié,
    aujourd’hui je flotte à son gré…
    je suis enfin amarré.
    Bon pour me reposé,
    ma mie m’attend
    depuis si longtemps
    que mon coeur se
    gonfle de joie et d’ardeur.
    La mer ne m’a pas oublié,
    à bon port, elle m’a ramené,

    douce amante…jamais
    je ne pourrais t’oublier,
    mon corps t’appartient
    et loin de toi le gouffre
    de la peur
    tourmente mon coeur,
    bientôt je reviendrais,
    pour de nouveau être en toi,
    pour être prés de toi,
    voyageons de nouveau ensemble,
    car jamais je ne pourrais t’oublier
    La mer ne m’a jamais laissé tomber,
    toujours présente,
    flamme ardente,
    la mer…
    oho.
    110318043645940567.jpg
    -Y-L

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    Le jour enfin s’enfuit.
    Journée de folie,
    ou le temps semble bien presser.
    Rien ne nous  est épargner,
    un gouffre énorme s’est ouvert.
    La nuit vient…
    et nous libère pour un court, bien court
    moment de douceur.
    Le jour enfin s’enfuit.
    Demain, est un autre jour, ou peut-être…
    le bonheur et la joie de vivre sera de retour.
    Le jour enfin s’enfuit.
    Malgré tout le chagrin, une douce nouvelle nous a été
    offerte, dans six mois, enfin, pour la première fois,
    nous seront tous les deux… un papi et  mamie.
    Le jour enfin s’enfuit
    Mais à chaque fois, il nous livre un tout petit instant de
    bonheur.
    Le jour enfin s’enfuit.
    Mais notre coeur est gonflé de joie et de bonheur.
    Y-L
    bv000028.gif

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    Le Chat:
    Le chat ce matin m’a chanté un doux refrain.
    Lève toi! Lève toi, doux est le soleil, il laisse
    sur toi sa chaude couleur de miel. Moi je veux
    en profiter, lève toi! Et laisse moi en liberté.
    Cache ta peine et laisse la douceur envahir
    ton esprit au plus profond de toi même. Lève toi!
    Et viens voir la délicieuse fleur printanière qui
    de son parfum enchantera ta journée.Il guette…
    pencher sur l’appuis de fenêtre et son doux murmure
    me force a venir voir ce qui l’attire ainsi.
    Lui devant
    ad558c89.jpg
    pattes croisées, et regard perdu dans ses propres pensées.
    Sire chat revient sur sa litanie, Lève toi, Lève toi
    doux est le soleil.
    7bg1d6u0.gif

     

    photo du chat trouvé chez leo1.

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  Quoi! tandis que partout, ou sincères, ou feintes,
    Des lâches, des pervers, les larmes et les plaintes
    Consacrent leur Marat parmi les Immortel,
    Et que, prêtre orgueilleux  de cette idole vile,
    Des franges du Parnasse un imprudent reptile
    Vomit un hymne au pied de ses autels,
    La vérité se tait! Dans sa bouche glacée,
    Des liens de la peur sa langue embarrassée
    Dérobe un juste hommage aux exploits glorieux!
    Vivre est-il donc si doux? De quel prix est la vie,
    Quand sous un joug honteux la pensée asservie,
    Tremblante au fond du coeur, se cache à tous les yeux?
    Non, non, je ne veux point t’honorer en silence,
    Toi qui crus par ta mort ressusciter la France,
    Et dévoua tes jours à punir des forfaits,
    Le glaive arma ton bras, fille grande est sublime,
    Pour faire honte aux dieux, pour préparer leur crime,
    Quand d’un homme à ce monstre ils donnèrent leurs traits.
    Le noir serpent, sorti de sa caverne impure,
    A donc vu rompre enfin sous ta main ferme et sûre
    Le venimeux tissu de ses jours abhorrés!
    Aux entrailles du tigre, à ses dents homicides,
    Tu vins redemander et les membres livides
    Et le sang des humains qu’il avait dévorés!
    Son oeil mourrant t’a vu, en ta superbe joie,
    Féliciter ton bras et contempler ta proie.
    Ton regard lui disait:  » Va tyran furieux
    Te baigner dans le sang fut tes seules délices,
    Baigne-toi dans le tien et reconnais des dieux. »
    La Grèce, ô fille illustre! admirant ton courage,
    Epuiserait Paros pour placer ton image
    Auprès d’Harmodius, auprès de son ami;
    Et des choeurs sur ta tombe, en une sainte ivresse,
    Chanteraient Némésis, la tardive déesse,
    Qui frappe le méchant sur son trône endormi.
    Mais la France à la hache abandonne ta tête,
    C’est au monstre égorgé qu’on prépare une fête
    Parmi ses compagnons tous digne de son sort.
    Oh! quel noble dédain fit sourire ta bouche,
    Quand un brigand, vengeur de ce brigand farouche
    Crut te faire pâlir aux menaces de mort!
    C’est lui qui  dut pâlir, et tes juges sinistres,
    Quand à leur tribunal, sans crainte et sans appui,
    Ta douceur, ton langage et simple et magnanime
    Leur apprit qu’en effet, tout-puissant qu’est le crime,
    Qui renonce à la vie est plus puissant que lui.
    Longtemps, sous les dehors d’une allégresse aimable,
    Dans ses détours profonds ton âme impénétrable
    Avait tenu cachés les destins du pervers.
    Ainsi, dans le secret amassant la tempête,
    Rit un beau ciel d’azur, qui cependant s’apprête
    A foudroyer les monts, à soulever les mers.
    Belle, jeune, brillante, aux bourreaux amenée,
    Tu semblais t’avancer sur le char d’Hyménée;
    Ton front resta paisible et ton regard serein.
    Calme, sur l’échafaud, tu méprisas la rage
    D’un peuple abject, servile et fécond en outrage,
    Et qui se croit encore libre et souverain.
    La vertu seule est libre. Honneur de notre histoire,
    Notre immortel opprobre y vit avec ta gloire!
    Seule, tu fus un homme, et vengeas les humains!
    Et nous, ennuques vils, troupeau lâche et sans âme,
    Nous savons répéter quelques plaintes de femme,
    Mais le fer pèserait à nos débiles mains.
    Un scélérat, de moins rampe dans cette fange.
    La vertu t’applaudit; de sa mâle louange.
    Entends, belle héroïne, entends l’auguste voix.
    O Vertu! le poignard, seul espoir de la terre,
    Est ton arme sacrée, alors que le tonnerre
    Laisse régner le crime et le vend à ses lois.
    André Chénier. Poète.

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    Déposé là sur ton sein la paume de ma main.
    Tendresse, ivresse, vivant refrain de demain.
    Chaque caresse livre sa faiblesse, sa détresse.
    Pauvre poésie, livrée là unie sur page blanchit.
    Tristesse d’un soir, monotone désespoir.
    J’agrandis le livre de ma vie et dépose ma
    main ouverte sur ton sein et tire un trait de satin.

    Cruel destin qui ouvre sans fin la vie
    sans lendemain.
    Page ouverte et livre sans fin,
    qui comblera de sa main
    les pages blanches de demain?
    A coeur je veux déposé

    sur ton sein
    la paume de ma main.

    Y.L

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique